Est-ce une comédie ? Si 
              l'on pose la question, c'est que la réponse n'est probablement 
              pas tranchée. Le film navigue entre l'étude de mœurs, 
              la chronique d'une séparation sur un mode doux-amer, la comédie 
              (ah, tout de même !) et le "feel good movie" comme 
              on dit dans les dîners branchés (ou pas, d'ailleurs). 
              Ses détracteurs diront que c'est très parisien, bobo 
              (les deux personnages sont avocat et producteur de musique (fauché, 
              le producteur, mais producteur quand même)) et nombriliste. 
              Ses défenseurs (j'en suis) diront que c'est souvent bien 
              vu, pas si attendu que ça, et émouvant, au final. 
              Manu Payet n'est pas un beau gosse de plus, il n'est pas non plus 
              un amuseur qui se croit tout d'un coup acteur, il en fait peu sans 
              être fade, il est tout à fait crédible. Son 
              personnage sonne juste, entre petites lâchetés et jolies 
              délicatesses. Le scénario construit autour de lui 
              fait quelques embardées, et mine de rien, passe doucement 
              de la triste mais prévisible histoire d'une rupture à 
              celle de la découverte d'une nouvelle relation, mais pas 
              celle que l'on croit : ce n'est pas une comédie romantique. 
              Les deux petites filles prennent de l'importance au fur et à 
              mesure de l'avancée du récit, sans minauder. Elles 
              paraissent plutôt naturelles, drôles parfois, curieuses 
              et sympas, exaspérantes aussi, des enfants en somme (l'une 
              d'elles est la fille du réalisateur, ça aide).
              Ça n'est pas le film de l'année, c'est un peu pauvre 
              question mise en scène, mais cela pose quelques questions, 
              fait rire et s'émouvoir.