C'est un curieux cocktail d'intentions
et d'influences. S'y côtoient des séquences troublantes
et un peu provocantes et d'autres assez mièvres ou new-age.
Catherine Deneuve dans les bras d'un gorille en référence
à Oshima, ou Poelvoorde devenu fou détruisant des
portes à coups de hache comme dans Shining, c'est assez surprenant
et la comédie peut alors tourner au vinaigre. Mais l'homme
désabusé qui n'avait pu réaliser ses rêves
d'enfant et qui se retrouve à parcourir le Monde en suivant
un oiseau, et la plage du Nord où se rendent tous ceux qui
vont mourir, accompagnés par leurs proches, c'est plein de
bons sentiments écoeurants, écologiques ou autres.
Ce qui fait le lien entre toutes ces directions, c'est l'image,
l'inventivité technique, le délire en continu où
tout semble permis. Assurément, c'est divertissant, plutôt
ludique, imprévisible quant à la façon de montrer
les choses. En revanche, le récit en lui-même manque
de suspense, l'évolution des personnages n'apporte pas de
surprises, les histoires d'amour finissent dans une avalanche de
sucre rose et au final tout cela aurait sans doute pu être
plus méchant, plus acide.
On peut y voir aussi, au delà du conte et de l'aspect iconoclaste,
la description d'une famille comme il en existe partout, où
le salut réside dans son implosion.
