Tous les soleils

Philippe Claudel

L'histoire

Alessandro est veuf, il est professeur italien de musique baroque et vit à Strasbourg avec Irina, sa fille en pleine crise d'adolescence, et son frère, un anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir...

Avec

Stefano Accorsi, Neri Marcoré, Lisa Cipriani, Anouk Aimé, Clotilde Courau

Sorti

le 30 mars 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Tous les gentils…

 

C’est un film où le méchant n’est jamais montré. Berlusconi est très loin, et pour tous ces personnages de bobos écolos buveurs de vin sans soucis de fins de mois, il ne fait de mal à personne.
Il faut donc chercher du côté des absents et des morts des raisons de s’intéresser au récit. Le fantôme a des allures de fiancée idéale, blonde, éthérée, sans piquant. Le deuil en cours du héros est très virtuel, on ne sent rien. Il regarde des photos, en parle avec quelques trémolos, va voir ses parents en montrant qu’il a de l’émotion, mais on ne sent toujours rien. Chou blanc sur ce plan-là aussi, alors.
Et du côté de l’absente ? C’est à dire celle qui pourrait remplacer la morte dans le cœur du veuf ? On la voit venir de loin, lorsque Anouk Aimé dit qu’il y a pire que les fantômes, ce sont les absents… Et lorsque enfin elle arrive, on sent quelque chose qui s’apparente à de l’émotion, on va même jusqu’à verser sa petite larme lors de la scène finale. Mais avant…
Avant, si ce n’est pas de l’ennui, ça y ressemble. On voit Alessandro (le héros) avec sa fille et sa petite crise d’adolescence, ses amis et la maison achetée avec eux, ses élèves au travers des cours formidables qu’il donne, son solex qui ressemble à la Vespa de Nanni Moretti , sa chorale qui est en fait le formidable ensemble de Christina Pluhar, "l’Arpeggiata", mais on voit bien qu’ils chantent en play-back, sa bonté naturelle qui le pousse à faire la lecture dans les hôpitaux et bien sûr il y rencontre des gens formidables… on peut continuer ou s’arrêter là, tout ça est gentil, très gentil, mais y a-t-il de la matière pour un film ? Peut-être et même sûrement, encore faudrait-il qu’il y ait un réalisateur derrière la caméra. Philippe Claudel n’a pas une seule idée de mise en scène, il se contente d’enfiler les clichés, de mettre bout à bout les différentes étapes d’un récit mollasson, sans pouvoir diriger correctement (ou tout simplement choisir) quelques seconds rôles qui récitent leur texte de façon affligeante.
Il y a tout de même un personnage qui sauve quelques scènes, celui du frère anarchiste. Lui est drôle, répétitif mais drôle. En peignoir d’un bout à l’autre du film, cuisinant, peignant, râlant, il m’a même piqué un tee-shirt, celui où l’on voit des fourmis emportant un téléphone portable (j’ai le même, pile-poil… mais on s’égare, là).
Allez, Monsieur Claudel, continuez à écrire des bouquins, "le rapport de Brodeck", "les Ames grises", c’était bien. Vraiment.

 

 

Vos commentaires pour ce film

chacun sa façon de voir! à la sortie, on serait bien parti à Strasbourg ...
pour ses rues, son architecture, ses canaux, son île, son climat, que du soleil dans ce film, même la nuit y était belle.
Quant à l'histoire, on s'est laissé emporter, c'est un film sympathique, bien sûr la fin est convenue, mais les personnages sont séduisants, le frère anarchiste plutôt formidable! la scène du journal, quel plaisir!
bref, allez vous faire votre propre idée et dites-nous...


Isabelle M et Martine B, le 24 avril 2011

 

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