En quatre récits et autant
de flambées destructrices soudaines, le réalisateur
raconte comment la violence répond au désespoir. Que
celui-ci soit né d'une situation sociale insupportable ou
d'une humiliation morale ou bien encore d'une déception sentimentale,
la réaction est la même, un déchainement des
tensions, un passage à l'acte meurtrier. Au passage, les
quatre histoires ne manquent pas de planter le décor d'une
Chine entre modernité et archaïsmes, où l'individu
est noyé dans une société en manque de bienveillance.
Corruption, inégalité sociales, aberrations dues à
des systèmes hiérarchisés et ultra réglementés,
relations humaines gangrénées par un chaos moral (on
a la vision d'un pays en train de perdre tout son système
de valeurs, par ailleurs dépassées, mais qui n'est
remplacé par rien), tout y passe, le passage forcé
de la Chine dans la sphère capitaliste semble brutal et fait
de nombreuses victimes…
Mais l'absence de liens entre les quatre personnages fait qu'on
a l'impression de voir quatre moyens métrages sur le même
thème, mis à la suite l'un de l'autre, avec un sentiment
de répétition et une sorte de devinette un peu morbide
pour les deux derniers une fois qu'on a compris la structure scénaristique
: quand et comment le personnage va-t-il craquer et basculer dans
la folie sanglante ?
De plus, les récits semblent se perdre un peu en route, avec
quelques passages flous, incompréhensibles : le spectateur
peut se poser des questions l'empêchant d'être captivé
d'un bout à l'autre, à moins qu'il ne s'agisse de
références destinées au public chinois, ce
qui est tout à fait admissible.