Le Torrent

Attention, faux polar ! Tout est montré au spectateur, qui suit l'enquête en sachant qui est coupable, qui ment, qui est la victime… Le suspense du récit ne repose donc pas sur un quelconque mystère, mais bien sur des ressorts psychologiques. Pourquoi un enchainement de faits somme toute assez banal entraine une telle histoire, avec mensonges, trahisons, dissimulations ? On imagine par moments ce que Asgar Farhadi aurait concocté avec le même point de départ mais dans ce prétendu torrent, c'est le calme plat. Les questions tournant autour de la culpabilité, des remords, de la solidarité familiale et autre tourments de l'âme sont très peu traitées, vite évacuées au profit d'un récit le plus linéaire possible, compréhensible par tout un chacun. La mise en scène ne montre aucune aspérité, tout est lisse, fade, prévisible, on se croirait face à un téléfilm des années 80. José Garcia, qu'on a vu plus inspiré, plus ambigu, est comme gangréné par cette fadeur. Dussollier est plus convaincant, et la jeune Capucine Valmary joue plutôt pas mal la candeur malmenée. Au final, tout cela est fort peu passionnant.