Tokyo sonata *

Kiyoshi Kurosawa

L'histoire

Tokyo Sonata dresse le portrait d'une famille japonaise ordinaire.
Le père, licencié sans préavis, le cache à sa famille. Le fils ainé est de plus en plus absent. Le plus jeune prend des leçons de piano en secret. Et la mère, impuissante, ne peut que constater qu'une faille invisible est en train de détruire sa famille.

Avec

Koji Yakusho, Teryuki Kagawa, Kyôko Koizumi, Haruka Igawa, Yû Koyanagi, Kai Inowaki

Sorti

le 25 mars 2009

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1

Etrange et pénétrant

 

Lorsqu’à la toute fin, résonnent les dernières notes de la sonate au clair de lune, de Debussy, le silence qui suit en est encore rempli.
On prend conscience d’avoir assisté à l’un de ces films qui marquent durablement, par son mystère, par ses images au charme étrange, faussement banales, hypnotiques et pourtant sans effets.
Le récit est celui de la lente et inexorable implosion d’une cellule familiale, atteinte par la crise économique, par l’érosion des valeurs traditionnelles, par les mensonges qui permettraient de sauvegarder les apparences… Le tout donnant une impression de froideur absolue dans les rapports humains.
Entre petits riens au sens lourd et évolutions de fond ne servant que de décors, le regard de Kiyoshi Kurosawa sur cette déconstruction est fascinant, on a parfois l’impression d’assister à l’un de ces jeux où il faut enlever un à un les éléments constituant une pyramide en équilibre, et se terminant par l’écroulement soudain de l’ensemble.
Il est alors regrettable que deux épisodes de l’histoire virent au grand n’importe quoi, et viennent porter un sérieux coup à ce qui aurait pu être un chef d’œuvre : l’engagement du fils aîné dans l’armée américaine est absurde, il n’y avait pas besoin de cela pour faire sentir toute l’ambiguïté des rapports entre le Japon et les Etats-Unis. De même, l’irruption dans l’histoire d’un cambrioleur malchanceux et complètement allumé prête plus à sourire qu’à autre chose, on peut même penser qu’il n’est que le fruit de l’imagination d’un des personnages…
Heureusement, tout ce qui concerne le fils cadet est beaucoup plus juste, son évolution permet au récit de se raccrocher au réel, sans pour autant sacrifier sa part d’étrangeté.

 

 

 

 

 

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