Voir Huppert faire son numéro
de fofolle pète-sec pendant trois minutes, très bien.
La même chose pour Kiberlain, qui refait la-grande-godiche-mais-pas-tant-que-ça
et pour François Damiens qui joue de son accent gouailleur
et de son physique imposant.
Trois minutes chacun, pas plus. Ensuite, on se lasse. C'est à
dire très vite. L'histoire, une sorte d'enquête autour
de la mort d'un indic par la police des polices, n'a absolument
aucun intérêt. Le lien avec une pseudo vérité
historique sur d'anciens flics algériens venus en France
pour faire les indics est assez louche et pas très clair
dans l'intention. Le réalisateur se contente de laisser faire
ses acteurs, complètement en roue libre, et de monter tout
cela très serré pour qu'on ait l'impression d'une
densité narrative. En réalité, à part
quelques rares scènes plutôt drôles (Huppert,
Kiberlain et Damiens se les répartissent assez bien), c'est
du grand n'importe quoi, sans âme, sans direction, sans aucune
crédibilité. Pour exemple, les scènes dans
les voitures, où le conducteur ne tourne pas son volant et
où l'on voit le paysage défiler dans la lunette arrière,
le tout accompagné de bruits de moteur farfelus. C'est bien
sûr volontaire, mais dans quel but ? Hommage aux trucages
du passé ? Refus du progrès ? Humour au cent quarante
troisième degré ? Dans tous les cas, le résultat
est assez ridicule et ne fait rire personne (ou presque).