The third murder

Soit, dans l'ordre ou pêle-mêle, un accusé ayant avoué un meurtre et menacé de peine de mort, un avocat qui cherche à faire son boulot et tente d'obtenir une peine réduite, la femme et la fille de la victime qui ont des choses à cacher (ou pas), une femme procureur pas très commode (bon, c'est normal, c'est pas son rôle, d'être commode). Deux versions, deux visions du meurtre. Des scènes de parloir en prison, des scènes de procès, des scènes de tempêtes sous des crânes… La vérité qui peine à se frayer un chemin; la vérité malmenée par les mensonges ou demi mensonges des uns et des autres; la vérité au cœur du récit comme l'accalmie au centre du cyclone, lorsque l'on croit la tenir, elle disparaît; la vérité multiple, différente selon les protagonistes; la vérité bafouée par la nécessité de juger… le récit est-il plus compréhensible par des juristes ou des philosophes ? Et quand vous n'êtes ni l'un ni l'autre, il y a un risque de flou, non ? Quelque chose qui résonne un peu creux, qui fait naître une frustration : alors, qu'en est-il, au final ? Des images grises plutôt cohérentes avec le sujet, des cadrages soignés, une musique un peu attendue, une interprétation solide, et sans doute pas grand chose à garder en mémoire.