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Vos commentaires
Franchement
je ne comprends pas le délire sur ce film que j'ai trouvé
très ennuyeux et très lourd dans son propos...le matérialisme
et la foi qui s'affrontent ? sans blague ? ça c'est un grand sujet...2h25
pour montrer deux types éructer , daniel day lewis cabotine à
souhait...je ne vois pas le rapport avec Scorsese ni avec Kubrick...ce
film est une démonstration lourdingue et confuse (on ne pige rien
à l'histoire des jumeaux et le coup du faux frère de Day
Lewis ça ne sert pas à grand chose, en plus le perso est
assez crétin de croire ce type qui se prétend son frère
sans rien vérifier). Une déception.
Zigounette, le 13 mars
2008
Mais que se passe-t-il avec les journalistes
?
Lu un article sur Daniel Day-Lewis, le journaliste totalement fasciné
par l’acteur, décrit comme à la fois fou (ce qui veut
dire génial), pur (écolo, intello), un beau mec tatoué
qui gère très bien sa carrière et son image, en se
spécialisant dans les compositions bizarres (parce que «
gangs of new-york », c’était quand même très
malsain, non). Avant même la sortie du film tout le monde était
déjà tombé en pâmoison, et chacun peut revendiquer
d’avoir pressenti qu’il y aurait un Oscar. J’imagine
donc que personne n’osera plus dire que ce film est très
très moyen.
Premier acteur qui entre en scène, la musique est intéressante.
L’image brute de cette terre stérile ne nous inspirerait
pas grand-chose, mais la musique déchirante (j’aurais juste
aimé qu’elle ne me rappelle pas les sirènes d’usine
du premier mercredi du mois, même note, aïe, concentrons nous
sur le côté inattendu et déchirant) nous fait comprendre
qu’il y a là quelque chose de dramatique, pas juste des bouts
de rochers. Je passe sur l’utilisation des morceaux « classiques
», j’aurais préféré d’autres créations
de Jonny Greenwood pour accompagner l’intrigue. Soudain, musique
tonitruante quand on suit les deux frères sur le chemin du futur
pipeline, haletante, alors que, si vous imaginez la même scène
sans musique, ils sont en balade à cheval dans des paysages sans
grand intérêt, et enfoncent des pitons de temps en temps,
ouh ! quel suspense !... La sirène revient, le drame se noue. Mais
à partir d’un moment, elle ne reviendra plus jamais, même
pas à la fin, où la musique disparaît. Dommage…
Bref, pour moi, pas de cohérence dans cette musique, un raté,
alors qu’elle nous promettait beaucoup au début du film.
Daniel Day-Lewis est un grand acteur. Oui, mais… Avait-il un bon
scénario dans les mains ? Il surjoue énormément,
et quand il ne surjoue pas, c’est le scénario qui surjoue
à sa place (cela ne vous fait pas rire, au début, quand
il est allongé avec la jambe dans une attelle, alors que juste
avant on le voit ramper sur le dos ? Il est arrivé là sur
le dos ? Quel homme…) J’aime bien son côté sombre,
dur, c’est vrai qu’il est capable de faire entrevoir les ténèbres,
mais son personnage est mal construit. Je ne comprends pas la scène
après l’accident de son fils, il est tout inquiétude,
puis deux minutes après il reste ravi devant l’incendie.
D’ailleurs, le personnage qui est avec lui a du mal à le
suivre. Ah bon, il faut prendre un air ravi, mais quand même il
vient d’y avoir un accident, là… De même, la
scène du baptême est tellement bizarrement mise en scène
que les spectateurs dans la salle étaient gênés, ne
sachant pas si c’était censé être drôle,
genre grand guignol, ou prenant, genre révélation de l’être
humain caché en lui. Et quelle idée de lui faire dire «
j’ai mon pipeline » juste après un moment d’émotion,
ça ne pouvait pas attendre deux minutes ? Ces incohérences
n’aident pas à définir le personnage, et du coup par
moments DDL joue des scènes outrées (celle où il
emmène son fils au restaurant), qui n’apportent rien. Je
précise : oui, je comprends bien qu’on pourrait justement
voir dans ces incohérences la dualité du personnage, le
tiraillement entre l’homme et le monstre, je comprends l’idée
de ce qu’on me montre, mais je ne marche pas.
Pourtant bien amenée, avec ce qu’il faut de questions, de
doutes, l’arrivée du « frère » n’apportera
rien non plus. Personnage qui n’arrive pas à trouver sa place,
justement parce que celui de DDL n’est pas assez bien défini,
il ne parvient pas à lui faire miroir, il ne révèle
rien de DDL, et le meurtre n’apporte rien.
Ce film s’appuie beaucoup sur le souvenir que nous avons d’autres
films, légendes du cinéma américain. Les westerns
où nous avons découvert des gares (Le train sifflera trois
fois), des fermes isolées où vivent des gens incultes mais
humains (Il était une fois dans l’Ouest), les grandes familles
qui fondent leur richesse sur l’or noir (Géant), le magnat
qui devient fou et se retrouve seul dans son palais (Citizen Kane, Aviator),
le prêcheur inquiétant (La Nuit du Chasseur), les visages
noirs des travailleurs (les Raisins de la colère). C’est
comme l’écho de ces scènes magistrales qui se sont
gravées en nous. Mais Anderson n’a pas su aller au bout,
s’approprier ces thèmes totalement, les réinventer,
alors qu’on voit bien que c’est ce qu’il voulait faire.
Il manque de souffle. Ce pasteur, à la fin, qui est censé
avoir alors dans les 35 ans, et qui pousse des cris apeurés en
évitant les boules de bowling, cela manque de grandeur, de pathos.
Alors voilà, personne dans la salle n’a applaudi à
la fin, d’abord personne n’a compris que c’était
la fin, si bête, après tout ce qu’on avait voulu si
longuement montrer. « I’m finished » ? Ouf !
Anne K. le 3 mars 2008
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