Depuis "l’homme
sans âge", Coppola sembla avoir retrouvé un
nouvel élan, un plaisir de conteur qu’il tente de communiquer
au spectateur. Le début de Tetro est bluffant, sur des images
noir et blanc superbes, l’amorce du récit nous plonge
dans une série de mystères et d’enjeux qui laissent
présager un grand film.
Mais il faut bien avouer que la suite patauge, jusqu’à
la révélation finale, qu’on a pu deviner assez
longtemps auparavant. L’histoire s’enlise, manque de rebondissements,
passe par des étapes qui ne rajoutent rien. Les images restent
splendides et les acteurs incarnent les personnages avec conviction,
mais l’ennui gagne progressivement, les instants de contemplation
deviennent des longueurs et on finit par ne plus espérer grand-chose
du déroulement du récit, qui a quelque chose à
voir avec les tragédies du réalisateur espagnol Almodovar,
l’humour et le recul en moins. On peut se poser la question
de ce qui n’a pas fonctionné, une des pistes pourrait
se trouver dans le conflit interne entre le Coppola scénariste
et le Coppola réalisateur, puisque c’est la première
fois que le maître tourne son propre scénario depuis
"Conversation secrète".