La terre outragée

Michale Boganim

L'histoire

26 avril 1986. Ce jour-là, un accident se produit à la centrale de Tchernobyl. Dix ans plus tard, la ville de Pripiat est devenue un no man’s land et une étrange destination touristique.

Avec

Olga Kurylenko, Andrzej Chyra, Serguei Strelnikov

Sorti

le 28 mars 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Naissance d'une ville fantôme

 

Tout le monde connaît Tchernobyl, sa jolie centrale, ses plages le long d'un affluent du Dniepr, les nuages toxiques qui se sont propagés à la suite d'un petit accident nucléaire (euh… 7 quand même sur l'échelle internationale des évènements nucléaires, qui en comporte…7) et qui par miracle se sont arrêtés aux frontières de l'époque, lesquelles, comme chacun sait, avaient tout de même beaucoup plus d'efficacité que les actuelles. Oui, Tchernobyl, tout le monde connaît. Mais Pripiat ? Ah, Pripiat, une bien belle ville soviétique avec ses charmants immeubles, ses larges avenues et tout un tas d'équipements sportifs et culturels. Pripiat se trouvait (et se trouve toujours) à quelques kilomètres de la centrale. C'est maintenant un lieu où la radioactivité est énorme, et pourtant des "touristes" viennent visiter la ville devenue fantôme, sorte de Pompéi moderne, sans aucune destruction visible, sinon celle du temps qui passe.
Etrangement (étrange ? vraiment ? le lobby nucléaire est sacrément puissant, non ?), cette "terre outragée" est la première œuvre cinématographique s'emparant du sujet. Et elle veut tout aborder, tout dire, le passé, le présent, la vie d'avant qui coulait doucement, les conséquences humaines de la catastrophe, l'évacuation bien trop tardive, le destin de la ville abandonnée et de ses habitants, le regard mi-effrayé, mi-fasciné des visiteurs étrangers. Elle mélange les genres, la tragédie, les amours symboliques, le documentaire… Mais au final, ce sont bien les émotions qui sont absentes. La vie idyllique d'avant l'explosion paraît tellement illuminée qu'elle en est comme factice. La catastrophe est montrée de loin, une vague fumée s'élevant dans le ciel… et même avec une musique grave, cela ne fait pas peur, cela ne marque pas les esprits, on ne croit pas à cette reconstitution, tout cela sent trop le manque de moyens. Plus tard, les vues de la ville fantôme font beaucoup plus de d'effets, et pour cause, elles ont été tournées sur les lieux mêmes. Mais les histoires qui s'y passent ont un poids symbolique sentant le pré-fabriqué, l'adolescent qui cherche son père, la femme tiraillée entre deux amours, entre deux futurs…
Le film a le mérite d'exister, espérons qu'il sera suivi par d'autres qui oseront comme lui, briser le silence et poser la question des conséquences dramatiques possibles pour d'immenses parties de l'Humanité en cas d'accident nucléaire majeur…

 

Vos commentaires pour ce film

Le silence qui entoure la catastrophe dans ce film, suggérée presque uniquement par les feuilles roussies des arbres, permet de faire sentir la gravité de l'événement de façon beaucoup plus profonde il me semble que si on avait montré une grosse explosion ou un truc du genre... Je trouve au contraire que ce film est très riche en émotions et en subtilités.

Charlotte B, le 23 décembre 2012

 

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