La terre des hommes rouges

Marco Bechis

L'histoire

Au Brésil, dans la région du Mato Grosso, des Indiens Guarani se rebellent contre les propriétaires terriens qui les exploitent. Le chef de la tribu décide de dresser un campement sur les terres des Blancs. Pour lui, comme pour le chaman, il s'agit de réparer une terrible injustice : récupérer les terres dont ils ont été spoliés autrefois...

Avec

Claudio Santamaria, Alicélia Batista Cabreira, Abrisio da Silva Pedro, Ademilson Concianza Verga, Ambrosio Vihalva


Sorti

le 17 décembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Terre en désaccord



On est un peu gêné de s’ennuyer devant ce triste spectacle, la description d’une ultime révolte, inutile et dérisoire. Des indiens voulant se réapproprier la terre de leurs ancêtres, défient les principes de la propriété imposés par les colons qui sont arrivés il y a tellement longtemps que leur attachement à la terre paraît lui aussi légitime.
Une scène symbolise cette incompréhension, lorsque le riche propriétaire explique en prenant la terre dans ses mains que toute sa famille vient de là, qu’il y travaille pour qu’elle devienne fertile, que sa vie ne peut être ailleurs. Il est absolument sincère et ses arguments paraissent imparables. Le chef indien, face à lui, n’a qu’une seule réponse : il prend la même terre et la mange. Le thème du territoire des ancêtres est bien sûr au cœur du film, mais il n’est pas traité de façon universelle (et pourtant, il y a de quoi, la majorité des guerres en sont la conséquence). On peut rester complètement en dehors de la problématique, posée d’une manière peut-être un peu trop théorique, mélangeant un aspect documentaire à une ou plutôt plusieurs histoires reliant les différents personnages. Ces confrontations semblent d’ailleurs bien plus intéressantes, plus riches du point de vue du récit : ainsi en est-il des deux histoires d’amour, ou ce qui peut passer pour de l’amour entre des membres des deux communautés opposées. Mais toute l’ambiguïté potentielle de ces relations est ignorée, comme si le réalisateur se rappelait tout d’un coup que cela ne fait pas partie de son sujet.
De même, toutes les tensions naissant inévitablement d’une telle situation promettent des scènes paroxystiques qui ne viennent jamais vraiment, ou alors comme si elles étaient sous-traitées, en refusant systématiquement le spectaculaire. Ainsi, la mise à mort finale, qui pourrait être un moment fort et lourd de sens, n’a que peu de lisibilité, le choix d’en faire un ballet de voitures tue les émotions possibles, et transforme la scène en quelque chose de très flou.
Lorsqu’un peu plus tard, le jeune indien vient réclamer vengeance en poussant des cris, les regards échangés avec la jeune fille qui fut son amante, entre attirance et répulsion, entre peur et fascination, laissent penser qu’un autre film aurait été possible, avec plus de moiteur, de poésie, de sensualité.

 

De la moiteur...

   


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