Mais qu’allais-je donc faire
face à Terminator ?
Le premier, très premier degré, était sans intérêt,
sinon de poser les bases d’une longue saga, interminable puisque
avec l’acceptation des voyages dans le temps, tout est possible,
y compris le pire.
Le deuxième, avec le retournement du "personnage"
Terminator, prenait un peu de volume question scénario, et
on devinait une pointe d’humour derrière l’impassibilité
apparente de chouarzénéguerre (…).
Le troisième, basé sur l’affrontement entre le
vieux Terminator en bout de course et la sexy T-X, basculait du côté
de la parodie, et c’était parfois à hurler de
rire.
Ces trois épisodes avaient en commun de présenter le
monde avant la prise de pouvoir par les machines, et les Terminator,
sorte de super-robots envoyés du futur, avaient un aspect humain.
C’étaient eux les vrais héros, bien plus que le
pâle John Connor, "futur chef de la résistance contre
les machines".
Ce quatrième opus se passe intégralement après
l’apocalypse qui a vu la défaite des humains, et dès
lors, John Connor ex-futur-chef-de-la-résistance, maintenant
chef tout court (enfin, presque, plutôt emblème), est
le héros principal. Humour inexistant, charisme en berne, intérêt
nul. Les machines ressemblent à des machines, les Terminator
sont relégués à l’état de vestiges
historiques, juste là pour faire semblant d’assurer la
continuité. La vraie nouveauté, c’est le personnage
issu d’on ne sait trop où, mystérieux mais pas
trop, dont on se demande longtemps s’il est du côté
des gentils humains ou des méchantes machines. Nouveauté
un peu rancie, largement déjà vue par ailleurs, en beaucoup
plus incertain, avec beaucoup plus d’ambiguïté.
Pour le reste, c’est une succession de combats déséquilibrés
mais où le plus petit l’emporte souvent, une avalanche
de gros boums et autres pif paf. Malgré l’ambiance un
peu glauque, les couleurs froides et les décors post-apocalyptiques,
tout cela a un aspect très ludique où il faut dégommer
tout ce qui bouge, à vrai dire sans beaucoup de frissons. Les
scénaristes, sans s’emmêler les crayons, ne renouvellent
pas franchement le récit, très codifié : à
la fin, la bataille est gagnée mais pas la guerre, on peut
espérer (ou redouter) un Terminator 5, puis 6, puis 7…