Tengo sueños eléctricos

Valentina Maurel

L'histoire

Alors que ses parents viennent de se séparer, Eva prend ses distances avec sa mère et souhaite habiter chez son père, alors que celui-ci se comporte comme un grand adolescent qui se laisse déborder par la violence qui le traverse.


Avec

Daniela Marin Navarro, Reinaldo Amien Gutierrez, Vivian Rodriguez

Sorti

le 8 mars 2023


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Point de point de vue

 

On reproche parfois à des œuvres de fiction, films ou livres, de juger les personnages, de définir les bons ou les méchants, de manquer de nuances dans la façon de les présenter. Ici, rien de cela, les faits, et seulement les faits définissent les protagonistes, le père, la mère, la fille adolescente, la petite fille, l'ami du père... Mais ni la caméra furieusement mobile, ni le montage électrique, ni la mise en scène naturaliste, ni le jeu des acteurs très spontané, ne permettent de percevoir un quelconque point de vue de la réalisatrice. Le père se comporte mal, très mal. Il est irresponsable, met en danger sa fille et la laisse se débattre comme elle peut dans des situations plus que critiques mais comme il écrit des poèmes très doux, il semble tout excusé dans un récit qui frise la complaisance. Ce ne sont pas les faits qui choquent, c'est la façon de les présenter. Il n'y a pas de dénonciation, même pas de cynisme, pas de position de recul, sauf peut-être lors de la première scène, où l'on parvient à comprendre beaucoup de choses alors qu'il y a très peu d'échanges de mots et où l'on peut saisir un sentiment de dégoût de la part de l'adolescente et un désir de s'extraire de ce qui est en train de se passer. Mais par la suite, la réalisatrice plonge le spectateur au plus près des scènes, de plus en plus crues, sans que son langage cinématographique n'exprime quoi que ce soit. Elle montre, mais où est son cinéma ? Où est sa capacité à faire autre chose de ses images qu'un enchevêtrement chaotique d'évènements sordides ou doux ? Une scène résume parfaitement cette absence de choix : le père est dehors avec sa fille, il demande à des musiciens de rue de venir jouer pour eux, et dans le même temps, il y a une altercation violente entre deux bandes rivales. Les musiciens veulent s'arrêter de jouer, le père leur demande de continuer, de faire comme s'il ne se passait rien. La mise en scène du film fait un peu comme le père, elle installe le spectateur dans une situation malaisée, il doit continuer à jouer son rôle de voyeur, et à faire comme si la douceur pouvait masquer la violence.

 

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