Teddy

Teddy, c'est une revisite du mythe du loup-garou, en le replaçant dans un village sans charme quelque part dans le sud de la France, avec ses habitants qui naviguent entre la caricature du cliché (énorme et plutôt drôle) et le grand bizarre : il y a une belle collection de trognes improbables. L'humour y est omniprésent, au moins dans l'intention. Il est parfois trash (pour les poils qui poussent n'importe où et sont arrachés ou rasés, on peut fermer les yeux…), parfois acide (très acide), parfois potache, parfois lourd, assez rarement subtil. Les deux réalisateurs, jumeaux jusqu'au bout des poils, se sont visiblement fait plaisir, et ont tout osé, parfois avec une réussite insolente, mais pas toujours. Le récit parle de l'exclusion, de l'intolérance, du monstrueux que l'on voudrait cacher alors qu'il est en nous. On a vu plus fin ou plus affirmé, mais il y a incontestablement un ton particulier, une singularité qui tranche dans la production des films ruraux. Et Anthony Bajon y est exceptionnel.