Tatami

Zar Amir Ebrahimi, Guy Nattiv

L'histoire

La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l'intention de ramener sa première médaille d'or à l'Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne.


Avec

Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi, Ash Goldeh

Sorti

le 4 septembre 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

(sur) Chargé

 

Certes, le propos est inattaquable, le récit est efficace, la mise en scène est nerveuse, l'histoire est originale, basée en partie sur plusieurs faits réels. On peut comprendre le déluge de critiques élogieuses.
Mais que tout cela manque de subtilité ! La combattante est valeureuse, déterminée et ne bougera pas d'un iota. Son entraineuse est déchirée entre sa droiture vis à vis de sa championne et les injonctions de ceux qui, au dessus, prennent les décisions. Elle vacille et navigue entre deux eaux. C'est la seule en ce cas, et comme elle est étiquetée ainsi, ses atermoiements ne surprennent pas. Les représentants de l'état islamique iranien, au téléphone ou présents sur les lieux, sont méchants, bornés, castrateurs : des vilains. Les organisatrices de la compétition font tout ce qu'elles peuvent pour aider la combattante à combattre dans les meilleures conditions possibles, sans ambiguïté. Le cadre est donc posé, et le récit est ultra balisé à l'intérieur de ce carcan. Les combats se succèdent, de plus en plus longs et assez pénibles à regarder pour qui ne s'intéresse pas au judo.
Et puis au final, on est en droit de se demander si le dilemme entre le sport et la politique est vraiment traité. La République islamique iranienne ne veut pas que ses ressortissants rencontrent des Israéliens, ceux-ci étant qualifiés d'occupants d'un territoire qui ne leur appartient pas. A aucun moment dans le film, cette volonté n'est vraiment mise en débat. Certains spectateurs, dont je suis, préfèreraient qu'Israël soit qualifié d'état terroriste et soit donc traité comme tel, avec, concernant l'aspect sportif, une exclusion de toutes les compétitions. Mais à ce jeu, combien d'états seraient mis au ban ? L'Iran de son côté, avec les privations de liberté et les violences faites aux femmes sur son territoire, devrait aussi faire partie des exclus. Au temps de l'Apartheid, jouer ou non au rugby ou au foot contre l'Afrique du Sud posait quelques problèmes de conscience, mais plutôt rares. Il semble que, globalement, les sportifs se moquent du régime politique du pays qu'ils affrontent ou dans lequel une compétition est organisée. Aucun footballeur, aucune fédération, aucun état n'a boycotté les deux dernières coupes du Monde de foot, pourtant jouées dans des pays qui piétinent allégrement les droits de l'Homme (Russie et Arabie Saoudite). Tatami aurait pu se pencher sur cet aspect, montrer peut-être qu'il n'y a pas que les dirigeants iraniens qui soient opposés à rencontrer des Israéliens, mais peut-être aussi quelques sportifs qui pourraient avoir au moins des doutes, des hésitations ?
Il faut dire aussi que dans le cas de la compétition de judo qui est présentée dans ce film, les dirigeants iraniens sont montrés comme particulièrement ignobles, puisque, n'assumant pas leur refus de rencontrer des Israéliens, ils reportent la responsabilité sur les sportifs eux-mêmes qui doivent simuler une blessure pour déclarer forfait. Très vilain. Mais du coup la démonstration paraît bien lourde, chargée, sans finesse. Au fait, qui produit ce film ? La Géorgie et les Etats-Unis. Ah bon. Ceci peut expliquer cela ?

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire