Le Tableau volé *

Pascal Bonitzer

L'histoire

André Masson, commissaire-priseur reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l’évidence : le tableau est authentique. André voit dans cet événement le sommet de sa carrière, mais c’est aussi le début d’un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina, et par sa fantasque stagiaire Aurore...


Avec

Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Louise Chevillotte, Arcadi Radeff

Sorti

le 1er mai 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Fluide et subtil

 

Le contexte n'est pas des plus intéressants, et le récit, inspiré d'un fait réel, aurait vite pu glisser vers une description assez malsaine de classes sociales opposées. Mais il n'en est rien, parce que Bonitzer s'attache moins à l'histoire qui a l'apparence d'un conte, quelque part entre Rohmer, Bacri-Jaoui et Sautet, qu'aux personnages qui bénéficient d'une écriture subtile et d'une interprétation toute en nuances. Aucun n'est un cliché, ils ont chacun une part d'étrangeté et à cause de cela, ils sont complètement crédibles, attachants, troublants. Ils ont tous, plus ou moins, des fragilités, des doutes, des névroses, sans que cela les empêche de vivre. La mise en scène, fluide, élégante, contrastée, apporte beaucoup de saveurs dans les rapports entre les protagonistes, on devine parfois un peu d'aigreur ou d'acidité mais l'ensemble garde pas mal de légèreté. C'est une comédie qui fait sourire, qui flirte avec le drame et l'évite presque par hasard. On retrouve beaucoup de ce qui fait le cinéma de Bonitzer, de la cruauté à la désinvolture, mais cette fois-ci, il semble avoir trouvé un équilibre entre l'amertume générale et l'empathie pour ses personnages, et le film se déguste comme un vieux rhum, chaleureux et puissant sans en avoir l'air.

 

Vos commentaires pour ce film

Une comédie où l’ou sourit souvent.
Les dialogues sont joliment écrits, Alex Lutz détestable ou attachant tient un rôle brillant, Léa Drucker est généreuse, Louise Chevillote a de belles réparties, Alain Chamfort passe et livre un monologue sur la mort, Arcadi Radeff dans le rôle de l’ouvrier timide.
Entre Paris et l'Alsace, un film divertissant sur deux milieux opposés qui se rencontrent et sur les méandres du monde de l’art.


Dominique P, le 31 mai 2024

 

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