Dans le très long prologue,
avant que l’action ne démarre vraiment, on voit l’héroïne
faire son jogging, survoltée. Comme sur l’affiche, notre
Canto national court aussi (et au vu de la tenue, on se doute que
ce n’est pas après un ballon), on se dit assez rapidement
qu’il va être question de poursuites entre ces deux-là.
Et ça ne loupe pas. A la fin du film, on en est presque épuisé…
Sur un schéma classique et déjà exploité
par ailleurs, Frédéric Schoendoerffer fabrique un petit
polar schizophrène, mais d’où toute psychologie
est exclue. A partir du moment où l’enquête commence,
il y a du rythme, de l’action pas si mal orchestrée,
un peu trop de violence gratuite, mais ce qui plombe l’ensemble,
c’est le manque de surprise et de doutes, et on se dit qu’en
enlevant le premier quart d’heure (et donc en esquivant la certitude
que l’héroïne est bien celle qu’elle prétend
être), le film aurait gagné en intérêt et
en mystère. Comme on sait tout ou à peu près,
les différentes étapes de la recherche de la vérité
se suivent et s’enchaînent sans accrocs et sans charme.