C'est Alice au pays de l'étrange,
ou pardon, Lillian, ou Annabel, ou juste une lycéenne qui
se laisse porter par les événements délirants
qui lui arrivent. Elle est tour à tour une activiste au sein
d'un mouvement qui ne sait pas très bien où il va,
une sorte de compagne fantasmée d'un drôle de type
engagé dans un mouvement néo-nazi mais très
cultivé, une actrice tombée du nid, embarquée
dans le tournage d'un film sans queue ni tête, une princesse
cloîtrée plus ou moins contre son gré... Le
tout fait énormément de bruit (musique saturée
un peu pénible), bouge dans tous les sens (le cameraman s'amuse
beaucoup, nous un peu moins), s'égare dans son récit.
Il y a quelques jolis moments, d'autres carrément lourds
ou absurdes. Il est possible que tout cela ait un sens, et que cela
parle de l'Amérique qui va mal ou en tous cas pas très
bien. Mais ça n'est pas certain. C'est du cinéma un
peu expérimental, décalé, sans finesse.