La mise en images survoltée
d'un aperçu de la vie d'une coach sportive très médiatique
cueille le spectateur dès l'ouverture, pour ne plus le lâcher.
Très gros plans, montage rythmé, couleurs flashy ou
très sombres, l'univers visuel a du caractère et illustre
parfaitement un récit plutôt désespéré
au final. Car le personnage de Sylwia, malgré sa singularité
et son ambiguïté, peut parler à tout le monde,
avec sa soif de reconnaissance et d'amour. On peut la détester,
refuser d'être touché par elle ou juste l'observer
de loin en se disant qu'elle a de drôles de valeurs, impossible
de s'en désintéresser, elle est symptomatique d'une
façon d'être dans notre société contemporaine,
impudique et solitaire, dans la surenchère mais aussi avec
l'envie de disparaître, de tout arrêter… Comme
un bolide fonçant tout droit vers une falaise avec la conscience
de ce qui va se passer mais ne parvenant pas à se décider
à sauter pour se sauver.
Magdalena Kolesnik est étonnante, elle tient ce personnage
par le corps, spectaculaire, et par les regards presque impassibles
mais en réalité très expressifs. Film polonais
mais racontant une histoire universelle, Sweat a quelque
chose à voir avec la crudité du cinéma roumain,
sans les longueurs. Effrayant et glaçant.