Makoto Shinkai, après
Les enfants du
temps et Your
name, reprend encore et toujours le même schéma,
deux adolescents aux prises avec la réalité et le
surnaturel. Ici, l'histoire est plutôt prenante, particulièrement
pour ce qui concerne le réel. Et puis il y a quelques petits
éléments assez drôles, comme cette chaise vivante,
ou l'omniprésence des réseaux sociaux qui permettent
aux héros de suivre leur quête. C'est d'ailleurs le
mélange de modernité et de fantastique, marque de
fabrique du réalisateur, qui maintient l'intérêt.
L'ensemble se situe entre Miyazaki et Spielberg, moins poétique
que les films du maître de l'animation japonaise, un peu plus
complexe que ceux du réalisateur américain. Il y a
tout de même quelque chose d'un peu étrange dans la
façon de mêler des ambiguïtés assez subtiles
(les différents personnages humains qui aident Suzume ne
sont pas des clichés, loin de là… le chat, ni
gentil, ni méchant, rappelle furieusement les petits génies
ou autres esprits qu'on peut voir chez Miyazaki…), et des
lourdeurs répétitives (le ver n'a aucune nuance ni
mystère, tant dans son apparence que dans sa finalité
destructive… la relation amoureuse platonique entre les deux
adolescents frise le ridicule…)
Comme les films précédents de Makoto Shinkai, il faut
aussi pouvoir supporter la musique immonde (la variété
japonaise pourrait être un instrument de torture assez efficace)
et les voix aigues hystériques qui font passer les personnages
féminins pour des gourdes. Mais les très belles images
rattrapent le déluge sonore, et l'on finit par passer un
assez bon moment.