Cela s'appelle donc une franchise.
On prend le personnage hyper célèbre du jeune type
mordu par une araignée et on lui trouve de nouvelles aventures
à chaque film, de nouvelles questions existentielles. Ce
qui est immuable, c'est qu'il est blanc et hétéro,
qu'il a un meilleur ami (si possible noir, ou chinois, ou homo,
ou tout à la fois), une petite amie (bon, pas homo, évidemment…)
et des ennemis très méchants, mais pas trop, du genre
qu'on peut sauver, et éventuellement guérir, les faire
basculer du côté clair de la force (oui, ça
n'est pas tout à fait le même film, mais on n'en est
pas loin). Il y a plein de magie, et là c'est le bon Docteur
Strange qui fait des grands gestes, renverse les dimensions et fait
apparaître le "multivers", qui n'est pas un vilain
ver de terre qui se dédouble, mais une version très
fantaisiste de l'univers en expansion : il semble qu'il y ait quelques
mondes parallèles d'où viennent quelques méchants
et d'autres Superman joués par d'autres acteurs (que ceux
qui ont vu d'autres épisodes reconnaissent, du moins c'est
ce que j'ai compris en écoutant les réactions dans
la salle). Tout ça est à la fois très simpliste
et très compliqué : il arrive qu'on ne comprenne rien
pendant plusieurs minutes et puis soudain, d'un coup de baguette
magique, tout s'éclaire. C'est bien sûr bourré
d'effets spéciaux très spectaculaires qui vous en
mettent plein la vue aujourd'hui mais qui paraitront certainement
assez sommaires dans dix ou quinze ans, peut-être même
avant. Bref, ça n'a aucun intérêt, même
pas celui de détendre, ça fait un boucan du diable
et on peut difficilement s'endormir.