Avec Michel Gondry, on sait à
l’avance que l’on verra des incroyables bricolages, des
bidules et des machins bizarres qui provoquent la sympathie et les
sourires, parce que c’est un cinéma qui se moque des
effets spéciaux compliqués et spectaculaires. Ici, le
réalisateur pousse le bouchon tellement loin que cet aimable
bazar, à l’encontre du numérique, de l’efficacité
contemporaine, devient le sujet même du film. C’est la
bonne vieille cassette contre le DVD, le remake artisanal en employant
les moyens du bord et toutes les bonnes volontés contre la
surenchère des suites de films à gros budgets.Cela donne
quelques savoureux pastiches de gros succès, d’autant
plus délectables lorsque l’on connaît les films
ainsi détournés.
Mais, et malheureusement comme à son habitude, Michel Gondry
a tendance à se contenter de ces petits bricolages sympathiques.
Il ne donne corps à son histoire que dans le dernier quart
d’heure, où il fait enfin naître de l’émotion,
avec un très bel hommage au cinéma en tant que vecteur
d’unité sociale. Avant cette dernière partie,
il faut subir un récit pas très intéressant et
finalement assez prévisible et convenu, à l’image
de Jack Black qui fait le pitre d’un bout à l’autre
(on le lui demande) sans jamais vraiment incarner un personnage :
du coup, ses facéties semblent gratuites, anecdotiques.