Sous les figues

Erige Sehiri

L'histoire

Au nord-ouest de la Tunisie, des jeunes femmes travaillent à la récolte des figues. Sous le regard des ouvrières plus âgées et des hommes, elles flirtent, se taquinent, se disputent.


Avec

Ameni Fdhili, Fide Fdhili, Feten Fdhili

Sorti

le 7 décembre 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

A l'abri des arbres

 

C'est un joli film. Une poignée d'hommes et de femmes de tous âges cueillent des figues, sous la direction d'un chef, qui se la joue mi-autoritaire, mi-compréhensif, mais qui n'en cueille pas une, emporte toutes les cagettes de figues à la fin, et paye (fort peu) les cueilleurs. L'aspect technique est vite évacué, la perche pour attraper les branches hautes et les abaisser pour avoir les fruits à portée de main sans casser de branches, le choix des figues mûres en évitant les vertes, bien les déposer à plat sur des feuilles étalées au fond des cagettes… Non, l'intérêt du film se trouve ailleurs, dans les échanges (de regards, de mots, de gestes) entre ces garçons et ces filles qui n'ont probablement pas autant d'occasions de se côtoyer par ailleurs. Les plus âgés sont un peu délaissés par la caméra et lorsqu'ils interviennent, c'est très souvent en réaction à ce que font ou disent les plus jeunes. Il y a bien peu d'évènements au cours de cette journée (un, tout de même, qui surprend et en dit long sur les rapports entre hommes et femmes dans un pays qui a certes connu une certaine libéralisation des mœurs avec la Révolution printanière, mais qui reste sur des schémas traditionnels où les femmes ne sont pas les égales des hommes), il y a un petit aspect Tchekhov dans ces discussions entre jeunes ruraux, ceux qui veulent s'émanciper du carcan familial ou social, ceux qui veulent rester au pays, les mélancoliques, les bouffeurs de vie, les déçus et les pleins d'espoir… Ce sont les femmes qui mènent la danse des sentiments, montrant une belle solidarité malgré leurs différences. C'est un joli film mais qui peut laisser des spectateurs sur la touche par manque de connaissances sur la façon de vivre à la campagne en Tunisie, parce que le récit manque peut-être d'universalité. Il y a une belle liberté de jeu, on sent que beaucoup de scènes sont guidées par l'improvisation mais il y a aussi de la monotonie, peu d'échappées, tout se passe sous les arbres qui protègent les personnages et leur permettent de parler (presque) sans tabous mais qui donnent aussi un aspect formel un peu oppressant.

 

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