Le souffle

Alexander Kott

L'histoire

Un homme et sa fille vivent paisiblement dans une ferme isolée des steppes kazakhes. Alors que deux garçons, un Moscovite et un Kazakh, se disputent le cœur de la jeune fille, une menace sourde se fait sentir...

Avec

Elena An, Karim Pakachakov, Narinman Bekbulatov-Areshev, Danila Rassomakhin

Sorti

le 10 juin 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La splendeur (du vent)

 

Le souffle, c'est celui du vent, avant d'être celui, beaucoup plus violent, d'une série d'expériences nucléaires qui se sont pratiquées dans cette partie du monde, dans les années 50 et encore au delà (mais ce sujet, qui vient clore le film, n'est pas vraiment traité).
Le souffle du vent dans les steppes d'Asie centrale, la pluie sur les tôles de la maison, les cavalcades éperdues à travers l'immense plaine mais aussi le bruit des moteurs des véhicules d'un autre âge, un coup de fusil, une radio qui fonctionne avec la batterie d'un vieux camion, tous ces sons, naturels ou pas, remplacent les dialogues. Film muet, sans paroles donc, mais pas sans bande sonore. Et celle-ci est très travaillée, très esthétique, tout comme les images, magnifiques, surprenantes et qui s'impriment durablement dans la mémoire.
Cette splendeur formelle, sonore et visuelle, tient lieu de fil conducteur, et vient supplanter le récit, qui ne tient pas tout à fait la route. La jeune fille et son père, mystérieusement posés là, au milieu de nulle part, suscitent de l'intérêt, mais celui-ci s'éteint peu à peu, quand on a compris que le scénario n'avait guère d'importance. Les deux prétendants apportent de la tension, ou de l'humour, mais rien de passionnant… Tout est prétexte à faire une belle photo, mais trop souvent gratuite. L'ensemble n'est absolument pas désagréable, et nombreux sont les films qui reposent sur une histoire autrement plus complexe et n'ayant pourtant pas le même pouvoir de fascination que celui-ci. Mais on se dit, en sortant, qu'avec de tels atouts esthétiques, un récit plus chargé aurait pu transformer ce poème visuel un peu court en une œuvre épique, originale et profonde.

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