On a du mal, au début, à
faire le lien entre tous les personnages, qui au fur et à mesure
de l’avancée de l’histoire se révèlent
être les mêmes, à différentes périodes
de leurs vies. Le récit est volontairement déstructuré,
passant d’une année à l’autre, revenant
par flash-back sur des épisodes passés, pour expliquer
le mal-être d’Alice et de Mattia. Le traumatisme initial
est bien différent pour chacun d’eux, un accident a rendu
boiteuse Alice tandis que Mattia a perdu sa sœur jumelle. Mais
dans les deux cas, c’est probablement parce qu’on attendait
trop d’eux que le pire est arrivé. Ensuite, ils se rencontrent
en pointillés, et finissent par tisser une sorte d’amitié
amoureuse, portant chacun le poids de leur différence, ayant
un mal terrible à affronter le monde extérieur. Sans
doute le livre donnait quelques pistes pour comprendre ou pour s’attacher
à ces deux personnages, ce que ne fait pas le film. Le fouillis
scénaristique et la musique effroyable détruisent toutes
les émotions potentielles. Dans la dernière partie,
Alba Rohrwacher parvient à sauver quelques scènes, mais
l’ensemble s’est de toute façon perdu en route.