Siràt

Oliver Laxe

L'histoire

Au cœur des montagnes du sud du Maroc, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche sa fille aînée qui a disparu. Ils rallient un groupe de ravers en route vers une énième fête dans les profondeurs du désert. Ils s’enfoncent dans l’immensité brûlante d’un miroir de sable qui les confronte à leurs propres limites.


Avec

Sergi López, Bruno Núñez Arjona, Richard Bellamy, Stefania Gadda, Joshua Liam Henderson, Tonin Janvier, Jade Oukid

Sorti

le 10 septembre 2025


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Choc sans réponse

 

Très attendu, le récent prix du jury à Cannes est incontestablement un geste de cinéma, placé par certains au croisement improbable de Mad Max, du Salaire de la peur, de Sorcerer et de Stalker. Sirat n'est pas une œuvre divertissante, c'est une plongée un peu fastidieuse dans un univers très particulier, puis une série de baffes scénaristiques tonitruantes, filmées sans beaucoup d'effets, juste brutales, réellement surprenantes. Avant que ces tournants radicaux ne retournent le film, il y a une longue, trop longue exposition de la situation et des personnages. L'aspect planant et éventuellement fascinant n'est apporté que par la musique, lancinante, répétitive et saturée. Les images accompagnent laborieusement cette descente vers le sombre, un peu sales, au grain épais, semblant venir d'un autre âge. Le récit patauge, tourne en rond, se perd parfois. Les acteurs vont de l'acceptable (Sergi Lopez) au très mauvais (tous les autres) et n'aident pas à s'attacher aux personnages qui semblent évoluer dans une dimension parallèle.
Puis vient le premier choc, auquel on peut s'attendre, certes, mais pas à ce point. Une scène qu'aucun spectateur ne pourra oublier, alors qu'en réalité, on ne voit rien de l'essentiel. Il y a surtout un fracas qui permet d'imaginer. Rien que pour ces quelques secondes, le film vaut d'être vu. Puis vient un nouveau tunnel scénaristique, forcément dépressif mais encore uniquement porté par la musique. Et soudain, au milieu de nulle part, à nouveau un choc, effroyable parce qu'il n'est annoncé par rien, parce qu'il est à la fois spectaculaire (au contraire du premier) et d'une terrible simplicité. La fin, ensuite, est une succession de faits aléatoires, plutôt inexplicables, dans lesquels on peut y voir, au choix, un jeu vidéo en construction, l'apparition d'un nouveau Jésus ou une version déjantée et mortelle d'une marelle enfantine. Tout ça pour quoi ? La question est posée, il n'y a probablement pas de réponse.

 

Vos commentaires pour ce film

Rave party dans le désert marocain, face à d'immenses enceintes diffusant des basses à des volumes assourdissants avec des « Raveurs » « Teuffeurs » sous Lsd, Opium ou champignons hallucinogènes dans les sables du désert.
Sous le soleil, les acteurs sont amateurs, il y a des estropiés, des blessés, des abimés de la vie, des corps secs, musclés aux mouvements saccadés.
Ouf, c’est long, le titre du film apparait au bout de 35 mn environ,
« Sirãt = « Chemin » « Voie » mais aussi, « c’est le chemin de la vie, celui qui relie la vie au paradis, l’enfer est en bas, il ne faut pas tomber»
Après, on arrive sur la série « les routes de l’impossible » falaises rocheuses, route de montagne, étroite, dangereuse où les péripéties s'enchaînent de plus en plus violentes.
Je suis sorti sonné de ce road trip infernal où l’électro secoue tous les sens.
Un univers de beauté plein de lumière, où la mort y est très présente.
Un univers auditif, dans un voyage face à la puissante nature à travers le sud marocain éblouissant.
Une ode à la vie, Surprenant !


Dominique P, le 12 septembre 2025

 

Bon, ça ne l'a pas fait ! Pas d'émotion. L'impression d'être un peu baladé, avec une succession d'effets un peu faciles (on croit qu'il va se passer un truc... mais non) et de scènes chocs (des fois, il se passe un truc).
Je n'ai pas vu le sens. L'histoire, qui pourrait être touchante, ne m'a pas touché ; La dimension "fin du monde / fuite vers un ailleurs", qui pourrait être troublante ne m'a pas troublé ; le côté "transe psychédélique" m'a fait l'effet d'un cacolac. Mis à part S.Lopez, les comédiens... ne sont pas des comédiens et ça n'aide pas. D'autant plus que les personnages ne sont pas franchement traités.
Bon, les paysages sont merveilleux et super bien filmés. Et aussi, quelques scènes, isolées et furtives mais, troublantes et intéressantes. Assez pour regretter d'être resté à quai.

Thierry D. le 12 septembre 2025

 

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