Lorsque l’on présente
deux récits en parallèle, mettant en scène un
jeune homme d’un côté, une jeune fille de l’autre,
on se doute qu’ils vont finir par se rencontrer. Lorsque l’on
apprend la prédiction faite à la donzelle, "elle
parviendra au bout du voyage grâce aux griffes du diable"
(ou quelque chose d’approchant), on n’imagine pas qu’il
puisse en être autrement. Et quand le voyou au visage d’ange
commence à mentir aux membres de son gang à propos de
sa fiancée qui ne vient pas du bon quartier, on pressent que
les ennuis sont proches.
C’est un peu le souci de ce film, tout est prévisible,
et malgré la violence faite aux uns et aux autres, le récit
se révèle très confortable. Les seconds rôles
n’échappent pas à cette conformité, le
très vilain est trop méchant pour qu’il puisse
survivre, le tout jeune garçon est très courageux et
il ira donc au bout de sa quête, etc.
Le seul mérite de cette production est de montrer (un peu,
pas trop tout de même, les personnages prennent le temps de
se laver) la misère des émigrants. En dehors de cela,
pas vraiment de quoi marquer le spectateur, le récit ne tourne
pas à la tragédie, c’est juste un drame bien balisé
dans un pays ensoleillé, avec une jolie musique locale, des
jolis acteurs et un train qui aurait pu faire légende et devenir
un personnage, mais qui fait juste tchou tchou, comme tous les trains…
