Le principal intérêt
du film vient de la multiplicité des points de vue, la même
période de la vie quotidienne d’un lycée étant
racontée selon la vision de quatre élèves…
L’apparence des bâtiments, posés à plat
au milieu de grands espaces herbeux parsemés de quelques feuilles
d’automne tombées, la façon dont la caméra
suit parfois les personnages, et bien sûr les mêmes scènes
filmées plusieurs fois, tout cela fait furieusement penser
à "Elephant". Mais là où le film de
Gus Van Sant fascinait, imposait une attente mystérieuse, avec
de longs plans fluides et souvent à distance, donnant une impression
de grande largeur malgré le format en 4/3, cette disparition
multiple (il n’y a pas que le Simon du titre qui se volatilise)
reste au ras des pelouses, plus près d’un teen-movie
à l’américaine d’un intérêt
très limité que d’une œuvre qui s’échapperait
un tant soit peu de sa forme pour délivrer un semblant de message,
ou pour faire rêver par sa poésie, ici totalement absente.
Simon a disparu, et si au début on aimerait bien savoir pourquoi,
au fur et à mesure de l’avancée du récit
on s’en moque, de même que les autres, présents
ou absents, tous assez antipathiques. On en vient même à
souhaiter que l’ensemble tourne à l’épouvante,
et qu’ils soient tous trucidés dans d’atroces souffrances…
mais l’espoir (!) ne tient pas, le film n’a pas d’interdiction
pour les moins de treize ans. Les jeunes comédiens, très
peu vus au cinéma jusqu’ici, ne débordent pas
de charme, y compris Ana Girardot (fille de…) aux fausses allures
de Julie Delpy, qui montre ses jolies jambes… et c’est
tout.