Elle est terrible, cette histoire.
Un très jeune adolescent disparaît en Sicile, personne
ne semble véritablement le chercher et celle qui l'aime ne
peut le supporter. C'est en substance le récit qui tient
le film pendant deux heures. L'attention des réalisateurs
s'est principalement portée sur la forme, avec un très
beau travail sur le son, l'image, le cadrage, le montage. Du coup,
l'aspect sordide de l'histoire est longtemps tenu à distance,
pour finalement être recouvert par un voile de rêves,
d'hallucinations, avec beaucoup de séquences oniriques, des
répétitions obsédantes et une fin étrange,
en forme de flou scénaristique… Film poétique
plastiquement superbe où les deux personnages principaux
ne peuvent que se réfugier dans leur imaginaire pour supporter
les faits ou bien récit désespéré, à
la réalité sombre et malsaine, les deux réalisateurs
ne tranchent pas vraiment. D'une fascination entre lumière
et obscurité pendant au moins la moitié du film, il
est possible de basculer vers un certain ennui, une envie que tout
cela s'arrête enfin, trop de lenteurs, de longueurs, d'horreurs
stylisées (ou pas). Au générique, il est indiqué
qu'une partie de la musique est signée par Soap&Skin,
le nom que se donne une chanteuse terriblement mélancolique
qui a quelque peu disparu des ondes, et c'est bien dommage. Là
aussi, la BO reste introuvable…