Difficile de ne pas penser aux
films de Sergio Leone, ou au réjouissant Django de Tarantino,
en effet les trois personnages de ce "Sweetwater" (pourquoi
ne pas avoir gardé le titre original ?) pourraient allègrement
intégrer le western rocambolesque raconté par l'auteur
de Pulp Fiction.
Un shérif danseur et tordu (non, pas tordu, "inhabituel",
comme il le dit lui-même), un prédicateur effroyable
dans le rôle du méchant…très méchant
et une jeune femme très belle et pas contente du tout qu'on
ait tué son mari, voilà pour les ingrédients
de ce scénario à qui il manque malheureusement le
principal, une intrigue, un peu de mystère, des éléments
qu'on découvrirait au fur et à mesure, un enchaînement
des faits implacable et diabolique…
Quelques scènes sont assez bien vues et déclenchent
les zygomatiques, essentiellement grâce à la folie
douce et brutale (en même temps, oui…) du personnage
du shérif, joué avec fantaisie et détachement
par Ed Harris. January Jones, en revancharde à robe d'un
violet pétant, est assez décorative mais manque un
peu d'épaisseur et de caractère. Quant au fou furieux
incarné par Jason Isaacs, il est trop grossièrement
méchant pour avoir un peu de crédibilité.
Au bout du compte et à la fin de ce film curieusement sans
vraie tension, il reste quelques belles images, des rires jaunâtres
mais faire du Sergio Leone en à peine une heure et demie,
c'est voué à l'échec, non ?