Comme le dit mon ami Richard Petitsigne
(la preuve en bas de cette critique), les comédies romantiques
sont épouvantablement codifiées, réglées
au quart d’heure près, balisées d’actions
et de personnages rigoureusement calibrés. Les nuances viennent
de l’humour en plus ou moins grande quantité, de la classe
des comédiens, de la façon dont les deux (futurs) amoureux
se détestent en début de film puis se rapprochent. Ici,
ils se tiennent très éloignés l’un de l’autre
en… baisant comme des lapins (désolé pour la trivialité
de l’expression, c’est la vérité). Ils couchent
ensemble, ils forniquent, ils s’ébattent, et tout cela
sans le moindre sentiment. Ils appellent ça "Sex friends",
partenaires de sexe, amis mais surtout pas amoureux. En réalité,
il n’y a que la fille (Natalie Portman, très bien, ça
a dû la détendre après (à moins que ça
ne soit avant) Black swan) qui respecte ce contrat. L’autre,
le beau gosse au QI à un chiffre ne fait pas que baver de désir
devant la belle, il l’aime, ça se voit gros comme le
cachet qu’il a dû empocher pour tourner cette chose (quand
on y pense, d’ailleurs, le monde est quand même mal fait,
être payé grassement pour passer la moitié d’un
tournage dans les bras de mademoiselle Portman, c’est à
vous dégoûter de vous lever tôt), ou bien il ne
doit pas montrer qu’il en est amoureux et alors il le joue mal.
Ce qui n’est pas à exclure.
Bref, tout le monde sait comment cela va se finir, et ce n’est
pas cela qui est le plus énervant, c’est qu’au
fond, cette histoire de refus des sentiments, elle n’est pas
si légère que ça. Cela peut arriver à
tout le monde, d’aimer sans le savoir. Et comme dans (presque)
toute comédie romantique qui se respecte, on enrobe le sujet
dans un kilo de crème sucrée, on fait croire qu’un
jour les barrières et les œillères tombent, et
que tout finit bien. La vie n’est pas une comédie romantique,
et si ça l’était, ça ferait bien longtemps
qu’on le saurait.