C’est comme un vieux problème
de maths, avec ses données et ses constantes, ses axiomes à
appliquer et ses inconnues à éclairer. Est-ce que ça
ressemble à la vie ? pas sûr.
Soit donc : trois femmes, une mère et ses deux filles. La mère
est fermée à double tour, et protège ses filles
en les enfermant dans une vie clandestine. L’aînée
a vécu une sombre histoire (?) et c’est une des inconnues
du problème à résoudre. La plus jeune n’aspire
qu’à découvrir le monde extérieur, ses
manquements aux règles établies par la mère font
partie des données, on s’attend tellement à ce
qu’elle ne respecte pas les interdits que lorsque cela arrive,
il n’y a aucune surprise…
Soit aussi : un jeune couple amoureux et probablement clandestin lui
aussi (autre inconnue à découvrir, même si cela
reste secondaire).
Le trio de femmes va rencontrer le couple en un point situé
sur une ligne indéfinie. Qui tombera, qui survivra, quelles
vies en seront bouleversées ?
Le développement de l’intrigue répond à
toutes ces questions, ou presque, mais sans la moindre trace d’émotion,
tout reste schématique, les personnages monolithiques n’ont
aucune autonomie dans ce récit qui lorgne vers la tragédie,
mais qui peut déclencher l’hilarité par son hiératisme,
son ambiance mortifère fabriquée. Hafsia Herzi, film
après film, déçoit après sa sublime et
hypnotique performance dans "la
graine et le mulet".