Évidemment, venant quelques semaines après Mensonges
d’état, il paraît difficile de ne pas faire la
comparaison. Les jeunes de moins de vingt ans, méprisant le
cinéma français d’action, et attendant le remake
made in US, peuvent remballer leur rengaine. Ce Secret défense
est largement supérieur au pensum de Ridley Scott : rythmé,
bien joué, ménageant sa part de mystère nécessaire
à tout suspense, et néanmoins clair, basé sur
un récit compréhensible qui permet de ne pas passer
le film les sourcils froncés à tenter de démêler
en vain les rapports entre les personnages…
On est loin du chef d’œuvre, avec notamment une trop grande
allégeance à la mode du moment : une mise en scène
stroboscopique dès que l’action s’accélère,
la caméra posée de travers, et une tendance à
l’abstraction : tout cela commence à ressembler à
des conventions, et ces figures de style n’ont plus aucune originalité.
De plus, il y a comme un petit hommage aux services secrets français
dont on se serait bien passé, l’efficacité vantée
dans le film est-elle aussi réelle ?
Il n’empêche, on suit sans aucun déplaisir cette
histoire fortement improbable de recrutement d’agent secret
mêlée d’aventures plus ou moins exotiques. Voilà
finalement un cinéma qui ne se prend pas trop au sérieux,
qui donne à voir, qui distrait tout en délivrant quelques
messages bienvenus sur les musulmans de France : le respect par un
individu basané des cinq prières par jour ne fait pas
de lui un terroriste pour autant. Cela paraît évident,
mais lorsqu’un film d’action destiné à un
large public se permet de le rappeler avec force, on ne peut qu’applaudir.
Un
petit côté Nikita ?