Oliver Stone,
c'est un peu l'anti Stéphane Brizé… Dans cette
sorte de cinéma-là, il n'y a que de l'effet bien voyant,
avec une alternance de fusillades, de vues choisies sur des corps
jeunes musclés et/ou bronzés, de quelques visions d'horreur,
torture en tous genres et –c'est tout de même le meilleur-
de scènes dialoguées s'approchant parfois de Tarantino,
à moins que ce ne soit la présence de Travolta qui en
donne l'illusion.
Le scénario n'a visiblement pas mobilisé la fine fleur
d'Hollywood, l'histoire semble tout à fait improbable et vraiment
pas passionnante. Les trois petits jeunes sont particulièrement
décoratifs mais n'ont pas beaucoup de charme et c'est dommage
car ce sont eux les vrais héros. Tous les seconds rôles,
plus marquants et plus drôles, sont tenus par des gloires d'un
autre âge, Travolta cynique, huileux, d'une mauvaise foi réjouissante;
Benicio Del Toro caricatural en brute épaisse et surtout Salma
Hayek –comme le dit un des personnages, "bien plus classe"
que la bimbo blonde dont tout le monde aura oublié le nom (et
les formes) dans quelques années- parfaite en reine-mère
d'un cartel mexicain aussi crédible que le père Noël,
vraie méchante au cœur tendre et au faux regard sombre.
Tout cela ne fait pas un véritable film, juste un objet divertissant,
un peu long mais finalement assez plaisant.
