Peut-être l’a-t-on
déjà vu, ce jeune et nouveau riche, pur produit de la
folie libérale, mélange explosif de stress, d’égocentrisme
et d’agressivité contrôlée, le tout nimbé
d’un semblant de volonté d’être quelqu’un
de bien. Peut-être, ou peut-être pas, mais on a presque
du plaisir à le voir s’enfoncer grossièrement
dans les mensonges, à l’observer glisser inexorablement
dans une spirale de catastrophes. Et puis, la gêne et l’amertume
sont finalement plus fortes, car on comprend peu à peu que
ceux qui l’entourent et, au fond, le méprisent, sont
des vieux riches, des bourgeois installés dans l’opulence
depuis des lustres. On ne peut pas être avec eux, c’est
impossible, on ne peut donc pas être contre lui…
Et puis on se rend compte que tout cela n’est qu’un jeu,
sans véritable réalité sociale : la jeune étudiante
en philo est charmante ou allumeuse, c’est selon, mais elle
n’est en aucun cas crédible. Le couple formé par
la très jolie fille du patron et le jeune loup travailleur
mais sans beaucoup de charme ne semble pas non plus réel. Cinématographique,
oui (on en a vu d’autres du même type), mais pour les
besoins du scénario, et non d’une quelconque crédibilité.
Alors on se laisse aller dans ce thriller plutôt pas trop mal
fait, les différentes facettes du personnage permettent de
prendre du recul, il y a une certaine élégance dans
la façon de montrer les intérieurs froids et impersonnels
et on peut même imaginer à la fin que tout ce qui paraît
bouclé, propre et "sans traces" ne l’est pas
tout à fait…