La misère est-elle plus
acceptable sous le soleil. Assurément non, pour Samson et Delilah
(rien à voir avec les héros mythologiques, si ce n’est
leur propension à se couper leurs cheveux sauvagement), aborigènes,
exclus parmi les exclus, tombant toujours plus bas, se prenant des
coups de façon inimaginable (une scène d’accident
a fait sursauter toute la salle). La mise en scène rend ce
calvaire extraordinairement tangible, si bien que même la musique
jouée par les frères (?) du personnage masculin principal,
de légèrement énervante, devient tout à
fait insupportable. Sans aucun concession, le film est particulièrement
avare en dialogues : l’un des personnages ne parle pas du tout.
Ce n’est pas qu’il soit muet, non, il ne dit rien, sans
doute parce qu’il ne sait pas… Il sniffe de l’essence
à longueur de journée et n’a pour moyen de communication
que le sourire (rare, et tout à fait inexistant passée
la première demi-heure), les coups donnés (et donc reçus).
Il n’y a pas d’histoire d’amour, juste des bribes
d’entraide et aussi pas mal d’indifférences…
On a un peu de mal à saisir les raisons de montrer une telle
descente aux enfers et aussi pourquoi l’espoir (?) finit par
éclairer la fin. On apprend tout de même peu de choses
sur les communautés aborigènes et le récit est
loin d’être passionnant.