La Salle des profs **

Ilker Çatak

L'histoire

Alors qu'une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l'enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite, tout l'établissement est ébranlé par ses découvertes.


Avec

Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak, Anne-Kathrin Gummich, Eva Löbaun, Leo Stettnisch

Sorti

le 6 mars 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La vérité n'existe pas.

 

C'est un jeu de stratégie, où chacun tente d'avoir raison, ou simplement de survivre. Il n'y a pas de meurtres, juste une série de vols dans un collège, des relations ambigües entre professeurs, entre élèves. Il y a bien une enquête, mais elle n'est pas policière, il y a des suspects et selon que l'on croit à la culpabilité de l'un(e) ou de l'autre, l'histoire est politique, ou sociale, ou psychanalytique. Chaque intervention d'un personnage modifie et complexifie l'écheveau inextricable des suppositions, des vérités et des mensonges, comme un engrenage géant. Certains ont des certitudes, d'autres n'ont que des doutes et l'on peut se poser la question, à la toute fin, s'il y en a qui s'en sortent mieux que d'autres. C'est passionnant parce que l'on suit un unique personnage d'un bout à l'autre du récit, il n'y a pas de point de vue omnipotent, le spectateur n'a pas d'avance, il doit se contenter de ce que voit et entend la professeure, suivie par la caméra en permanence, traçant une géographie des lieux comme dans Elephant de Gus Van Sant auquel cette salle des profs fait parfois penser. C'est exactement le type de film qui fait se poser une multitude de questions sans apporter beaucoup de réponses, et c'est tant mieux. Il montre aussi combien il est compliqué de prendre en compte tous les tenants et les aboutissants des problèmes qui peuvent surgir dans un établissement scolaire, quel qu'il soit : chacun croit détenir la vérité, ceux qui y passent une grande partie de leur vie (les élèves, les profs, l'administration) comme ceux qui observent et jugent de loin (les parents). La mise en scène rend compte de tout cela, le cadre et le montage sont d'une précision chirurgicale, c'est un film d'une grande intelligence, qui laisse le spectateur sonné, KO assis dans son fauteuil.

 

Vos commentaires pour ce film

Aussi subtil qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine, La salle des profs se résume à une succession de situations toutes plus improbables où une enseignante hors-sol évolue dans un milieu scolaire surréaliste à force de clichés.
Au final, un film sur le milieu scolaire par ceux qui ne le fréquentent que dans leurs fantasmes. Un premier de la classe n'a jamais vu un Rubik's cube. Des protagonistes qui réagissent à l'inverse de toute logique. Des concours de circonstances aussi probables que de gagner deux fois à l'Euromillions. Des situations contre-factuelles comme s'il en pleuvait. Mais plus que tout, un propos gloubiboulga pour le moins obscur qui dit tout, son contraire, inversement et vice-versa. Soporifique autant que risible.


Fabien J., le 17 mars 2024

 

Envoyez votre commentaire