La saison des femmes

Leena Yadav

L'histoire

Inde, Etat du Gujarat, de nos jours. Dans un petit village, quatre femmes osent s'opposer aux hommes et aux traditions ancestrales qui les asservissent. Portées par leur amitié et leur désir de liberté, elles affrontent leurs démons, et rêvent d'amour et d'ailleurs.

Avec

Tannishtha Chatterjee, Radhika Apte, Surveen Chawla, Lehar Khan, Riddhi Sen, Mahesh Balraj, Chandan Anand, Sumeet Vyas

Sorti

le 20 avril 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Paillettes et misère

 

C'est un drôle d'objet que ce film, une dénonciation forte des agressions faites aux femmes en Inde, de leurs conditions de vie, de leur soumission vis à vis des hommes, soumission physique, sexuelle, morale. Mais ce constat rude et assez sidérant (nous sommes au 21ème siècle et les rapports entre les hommes et les femmes montrés à l'écran semblent être d'une autre époque) est enrobé par un récit, un humour, des personnages très romantiques, une certaine outrance de jeu, des costumes marqués par Bollywood. La réalisatrice a choisi délibérément ce double aspect (violence des faits et rutilance de la mise en scène) sans doute parce qu'elle vient de cette industrie cinématographique triomphante en Inde et qu'elle en connaît les codes, mais aussi parce que le côté "entertainment" peut attirer plus sur ce sujet qu'une austérité sans doute plus réelle mais moins supportable. Le spectateur occidental n'est pas habitué à cela (imaginez un film des frères Dardenne traité comme une comédie musicale…) et peut être dérouté. Ou pas.

Vos commentaires pour ce film

Bouleversant, violent, mais si fort et si beau, ce film se passe de nos jours dans un village du Gujarat, au nord de l'Inde où la télévision n'est pas encore arrivée.
Tourné par une réalisatrice indienne, il semble, par la précision de ce qu'il décrit, un témoignage de la vie des femmes dans ces villages et plus généralement du sort des femmes dans la société indienne rurale.
Ce film nous présente 4 personnages de femmes entre 15 et 32 ans, entourées d'une société dominée par les hommes, où les femmes se transmettent leur servitude, comme leur collier, d'une génération à l'autre. Seule la présence d'un couple indien moderne, instruit, bienveillant nous montre que cela pourrait être différent si l'éducation passait par là.
On pense à "Mustang", les jeunes filles étant mariées (vendues contre dote) sans leur consentement à 15 ans. On pense aussi à "Much loved" qui nous montrait un univers de prostituées marocaines.
Le titre original "Parched" signifie desséché(e) en anglais et en effet tout semble desséché, sans espoir de liberté, sauf un oasis de paix, derrière une colline près d'une grotte et d'un lac, où la sensualité indienne s'exprime dans le sexe, comme dans la musique, la danse et la fête.


Isabelle E-C, le 6 mai 2016

 

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