Vraie-fausse comédie romantique,
ou bien variation en mode mélancolique sur le thème
des couples ? Le récit est quelque peu bancal, hésitant
entre d’une part, la rencontre absolument pas fortuite entre
deux handicapés du rapport humain, terriblement empruntés,
et d’autre part, la dégradation des sentiments au sein
d’un couple qui paraît solide à l’origine.
Voulant à tout prix éviter les clichés inhérents
à ce type d’histoire, l’acteur néo-réalisateur
(c’est le premier film de Philip Seymour Hoffman) se disperse,
nous donnant au passage quelques leçons de cuisine et de natation
qui finissent par n’être que ce qu’elles sont, des
leçons sans grand intérêt, alors qu’elles
sont de toute évidence, des sortes d’épreuves
pour le personnage principal afin qu’il puisse dépasser
ses inhibitions.
Amy Ryan est touchante, mais on se demande ce que son personnage peut
trouver d’attirant chez celui joué par Philip Seymour
Hoffman : ce dernier en rajoute un peu dans la lourdeur, le manque
de charme et le mal être.
Il y a pourtant quelques aspects du film qui ne le rendent pas aussi
insignifiant qu’on pourrait le craindre. Des silences surprenants,
une utilisation de la musique plutôt signifiante, quelques jolis
flocons de neige… Cela ne fait pas complètement passer
le manque d’une véritable amertume dans l’histoire
du couple qui se défait, et un regard un peu trop clinique,
sans assez de tendresse, sur les deux amoureux… on se demande
d’ailleurs si c’est un véritable amour, ou juste
un palliatif à des solitudes réciproques.