Le Royaume

Fils d'un authentique parrain corse, le réalisateur s'inspire largement de l'histoire de son père pour tricoter le récit de la cavale d'un chef de bande, poursuivi par ses ennemis et par la police, et qui tente de partager quelques instants avec sa fille adolescente. A moins qu'il ne s'agisse de la description d'un rapport père fille compliqué, parce que le père (le roi du royaume) vit dans la clandestinité et que la fille (la princesse) cherche d'une part à se démarquer de cette vie faite d'inquiétude constante et de courtes euphories et d'autre part à attirer l'attention de son père qu'elle admire malgré tout.
Le réalisateur a bien sûr l'objectif de jouer sur les deux tableaux, la relation paternelle dans laquelle les spectateurs peuvent s'identifier, et l'épineuse question corse parsemée de vendetta et de personnes un peu bourrues qui chassent le sanglier, pouvant laisser indifférent.
Les acteurs ne sont pas professionnels, ils ont l'accent corse et des visages marquants, ils semblent très impliqués mais leur jeu n'est pas toujours équilibré, ils en font parfois un peu trop, et parfois pas assez...
Le film maintient une certaine tension tout au long de son déroulement, il faut sans doute être un peu sensibilisé aux problématiques corses pour s'y intéresser pleinement.