Roubaix, une lumière

Arnaud Desplechin

L'histoire

À Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont arrêtées.

Avec

Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier, Antoine Reinartz

Sorti

le 21 août 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Gris terne

 

Est-ce une fausse bonne idée ? Ou une vraie ? Ou une mauvaise idée accouchant d'une œuvre originale et singulière ? Difficile d'y reconnaître la patte Desplechin, sauf à travers les vues de la ville, de "sa" ville. Peut-être aussi dans la volonté d'instiller du romanesque là où il n'y en a pas, avec le renfort d'une musique omniprésente et un peu envahissante.
Cette lumière roubaisienne est l'adaptation d'un documentaire diffusé à la télé et ceux qui ont pu le voir sont frappés par l'ampleur de l'emprunt : les dialogues et le récit sont, semble-t-il, des copies conformes de ce qui a été réellement tourné dans un commissariat, au creux d'un hiver il y a peu de temps… Même si les acteurs font un beau travail de création de personnages, on voit malgré tout plus Roschdy Zem qu'un flic quelconque, mener une enquête où Léa Seydoux et Sara Forestier en font un peu beaucoup pour faire croire à leur misère sociale et passent du statut de témoins à celui de suspectes. Pas vraiment un polar, trop descriptif, sans véritable suspense ; pas non plus un drame social tendance Ken Loach, pas de morale, pas de message ; et enfin pas une tragédie, les personnages ne font pas légende, trop réels, sans hauteur (sauf peut-être le commissaire, un prince…). Plus gris terne que véritablement noir, le film peut ne pas accrocher malgré sa forme inédite, le spectateur reste alors en dehors, avec un léger ennui poli.

Vos commentaires pour ce film

Documentaire ? Roubaix est la commune la plus pauvre de France apprend-on, les lumières scintillent dans les rues désertes, constat alarmant sur les misères sociales et plaidoyer en faveur de la police de proximité.
Le commissaire (Roschdy Zem), magnétique, silhouette rectiligne, humain, empathique, voix posée cherche à trouver un morceau d’humanité au milieu de ces décombres, Léa Seydoux et Sara Forestier en amantes démunies, cruelles, toxiques ou miséreuses.
Elle est belle la scène où le commissaire discute avec la fugueuse.
Ville à l’atmosphère particulière, gros plans sur les visages, histoire vraie terrifiante, enquête riche en émotions.
La musique omniprésente et les lenteurs font partie intégrante du film.


Dominique P, le 3 septembre 2019

 

Envoyez votre commentaire