Sandrine Kiberlain est absolument
parfaite dans les univers déjantés, comme celui d’Agnès
Obadia. Elle y est totalement naturelle, trimballant sa beauté
décalée, son charme parfois loufoque, entre émotion
et pitrerie. Ici, il s’agit d’un voyage initiatique, une
suite d’instants improbables au plus haut point, dont l’enchaînement
n’est pas forcément maîtrisé, mais ce n’est
pas gênant pour le récit, puisque celui-ci est volontairement
en montagnes russes (ou québécoises), faisant passer
l’héroïne dans tout un tas de situations où
elle se montre d’une grande maladresse mais aussi d’un
esprit d’initiative tout à fait surprenant. Bien sûr,
il ne faut pas y chercher une mécanique de comédie classique,
on frôle le burlesque, le grand n’importe quoi n’est
pas loin mais le film retombe toujours sur ses pattes.
C’est un petit film plutôt drôle qui parle des choses
de l’amour et des choix de vie, aspects de l’existence
souvent traités gravement au cinéma, mais qui ici sont
évoqués non sans mélancolie mais avec une légèreté
réjouissante.