R.M.N. *

Cristian Mungiu

L'histoire

Matthias est de retour dans son village de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s’inquiète pour son fils, Rudi, qui grandit sans lui, et il souhaite revoir Csilla, son ex-petite amie. Quand l’usine que Csilla dirige décide de recruter des employés étrangers, la paix de la petite communauté est troublée.


Avec

Judith State, Victor Benderra, Marin Grigore, Macrina Barladeanu, Orsolya Moldovan

Sorti

le 19 octobre 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sidération

 

Le titre renvoie à la Roumanie, à sa complexité ethnique. Mais aussi à l'IRM, l'observation profonde d'une partie d'un corps, ce dernier étant ici une micro société, les habitants d'une petite ville de Transylvanie confrontée au chômage, à la difficulté de survivre, à l'exil de certains d'entre eux qui vont chercher un emploi mieux rémunéré dans les pays voisins, à l'arrivée de travailleurs étrangers n'ayant pas les mêmes façons de vivre. Cela pourrait être un drame à la Ken Loach, mais c'est un Mungiu. Les scènes s'étirent, parfois en plans fixes, parfois avec une caméra très mobile, mais toujours allant chercher le détail qui fait basculer les choses, ou qui ne fait que les suggérer. On pense à Haneke, pour ce goût des situations décortiquées, complexes, gardant leur part de mystère comme cette fin hallucinante mais refusant le spectaculaire, incompréhensible, qui ne résout rien parce que rien ne peut être résolu. Tout s'entremêle, le politique, les contingences économiques, le racisme en filigrane puis complètement exposé, énorme, effroyable mais finalement pas si surprenant que ça, et puis les histoires de désir et d'intimité, les peurs enfouies, secrètes. La beauté d'un air au violoncelle souillée par les pulsions, la violence brutale des uns, le pouvoir que d'autres s'octroient parce qu'ils ont plus de moyens, tout s'oppose ou se dilue dans un chaos final, un écran noir qui laisse le spectateur dans un état de sidération.

 

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