Soit dix réalisateurs mexicains
à qui l’on a demandé de fabriquer un court métrage
à l’occasion du centenaire de la révolution mexicaine.
Très disparate, l’ensemble manque cruellement d’un
fil conducteur, au contraire par exemple des "Paris je t’aime"
et "New York I love you". Le seul point commun à
signaler est une tendance à se moquer du sens du récit,
avec parfois une absence totale d’histoire, pour d’autres
des rouages fictionnels particulièrement flous, pour tous une
volonté de privilégier la forme par rapport au fond.
Comme dans tout ensemble de courts métrages, on en préfèrera
certains, alors que d’autres disparaissent de la mémoire
au moment où commence le suivant…
Aucun ne sort véritablement du lot : l’un surprend par
son énergie brute, presque brutale (une sorte de fête
étrange réunissant de façon improbable des personnages
misérables et d’autres très distingués,
finissant en chaos visuel et sonore, puis le silence…) ; un
autre n’est qu’une succession de ralentis très
lents et très beaux, mêlant deux époques dans
une ville ; un autre encore a le bonheur de s’attarder sur trois
visages en noir et blanc, un homme et deux enfants, errant dans un
désert, évoquant des événements qui semblent
d’un autre siècle et, ô surprise, ils finissent
par trouver une route, puis une civilisation bien contemporaine, avec
voitures et fast-foods…
On sort interloqué de cet ensemble sans queue ni tête,
dont certaines images restent à l’esprit, tout de même,
et donnent une impression de gravité fataliste.