Les rêves dansants,
sur les pas de Pina Bausch **

Anne Linsel, Rainer Hoffmann

L'histoire

En 2008, Pina Bausch, quelques mois avant sa mort, décide de reprendre son fameux spectacle Kontakthof, non plus avec sa troupe, mais avec des adolescents de 14 à 18 ans qui ne sont jamais montés sur scène et n'ont jamais dansé. Ce documentaire est leur histoire...

Documentaire

Sorti

le 13 octobre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Immortelle Pina

 

 

 

 

 

 

Comme le dit un des jeunes danseurs, "Madame Bausch" est une grande dame, une artiste essentielle de la fin du vingtième siècle et le privilège d’avoir vu la majeure partie de ses spectacles au théâtre de la Ville il y a quelques années est un cadeau de la vie, une expérience artistique unique, à rapprocher de celle donnée par Ariane Mnouchkine…
Ce documentaire retrace la re-création d’une pièce absolument magnifique datant de 1978, "Kontakthof", par des adolescents n’ayant jamais eu d’expérience de la danse, ni de celle de Pina Bausch, ni d’aucune autre. Et c’est bouleversant. L’émotion est sans doute décuplée pour ceux qui ont encore en mémoire le spectacle originel, mais il semble, au regard de l’accueil fait par le public, que cette émotion soit partagée par ceux qui découvrent l’univers de la chorégraphe allemande.
Les deux réalisateurs ont choisi un cadre classique, avec un montage chronologique, des premières répétitions avec ses maladresses, ses corps empruntés, jusqu’à la première du spectacle, montrée au travers de quelques extraits qui témoignent du travail accompli. La caméra suit les jeunes danseurs, les répétitrices et Pina Bausch elle-même sans chercher d’effets particuliers, en restant pudique, pleine d’humilité, tout en parvenant à saisir à la fois des moments très intenses et d’autres, plus intimes, reposant sur des regards, des instants suspendus…
Cette volonté de s’effacer derrière le sujet met en valeur d’une part la pièce, universelle, splendide, esthétiquement spectaculaire et toujours d’actualité, et d’autre part le travail réalisé par la troupe qui donne au spectacle, non pas un coup de jeune, mais beaucoup de fraîcheur et une douceur inattendue. Là où les adultes apportaient de la gravité, de la pesanteur, quelque chose de profond et définitif, une sorte d’assurance amère, les jeunes font passer leurs hésitations, leur fragilité ; les mouvements sont peut-être moins sûrs, moins appuyés et du coup leurs personnages nous semblent proches, troublants, terriblement émouvants, beaux, très beaux malgré leur apparence d’adolescents comme tous les autres. Leur engagement dans le travail, leur volonté d’aller au bout, la somme d’efforts et l’énergie qu’ils consacrent au projet, tout cela est parfaitement tangible, on est emporté, puis conquis… à la fin on peut se retrouver debout dans la salle de cinéma à applaudir… Pina Bausch est vivante, elle est immortelle.

La bande annonce ! 

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

On ne sait si cette émotion vient
de l’effort de ces adolescents pour s’impliquer,
de leurs répétitrices tout aussi engagées,
de Pina Bausch elle-même
ou du regard de ceux qui les ont filmés.
Sans doute de l’intention de chacun d’eux de tendre au mouvement.
Point d’union.
Bouleversant.


Sophie Q. le 3 novembre 2010


En attendant le film de Wim Wenders à venir sur Pina Bausch, et sur un malentendu, elle le croyait déjà sorti et que nous allions le voir, je suis allée ce soir, jour de victoire, mais je vous en reparlerai peut-être, avec ma sœur Martine, la « berlinoise », voir Tanztraüme et nous en sommes ressorties ravies, avec une super patate.
Gros avantage de Paris sur le mooonnnde entier : on trouve des cinémas qui passent des films d’Arte, sans doute déjà en streaming ou en DVD, dans des quartiers en pleine évolution – doux euphémisme ! Même s’il ne se joue plus que dans quelques salles, ça vaut la peine de le chercher.
Il y est question de jeunes de plus de 14 ans, qui montent, sous sa direction, une pièce de Pina Bausch, dans son théâtre à Wuppertal. On y voit la difficulté de nos vies (la mort, la guerre …), la beauté des rapports humains, la grâce de la jeunesse, le bonheur de travailler en équipe. Il y a une force vitale incroyable. C’est formidable !
Entendre cette belle langue allemande, parlée avec tant d’accents différents est un grand bonheur (Vous me copierez la leçon sur le datif donné par ce jeune immigré à la répétitrice australienne) et j’adore le Wuppertaler Schwebebahn ! comme une respiration d’un futurisme insurpassable. Voir cette immigration tellement différente, et ce rapport à la guerre de Yougoslavie, de la Mittel Europa, qui n’est pas la nôtre. Découvrir ces jeunes auxquels on s’identifie, tellement grandis par ce partage, cette beauté et cette identification nous transporte.
Des corps en mouvement, des ados en construction, un langage partagé ; Quel bonheur !

Agnès L, le 27 mars 2011

 

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