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Volker Schlöndorff

L'histoire

L'écrivain Max Zorn arrive à New York pour promouvoir son dernier roman. Sa jeune femme Clara l'a précédé de quelques mois. Dans son roman, Max raconte l'échec d'une passion dans cette ville, il y a 17 ans. Presque par hasard, il revoit Rebecca, la femme en question. Originaire d'Allemagne de l'Est, elle est devenue entre temps une brillante avocate et vit depuis 20 ans à New York. Ils décident de passer encore une fois un weekend ensemble.

Avec

Stellan Skarsgard, Nina Hoss, Susanne Wolff, Isi Laborde, Bronagh Gallagher, Niels Arestrup

Sorti

le 14 juin 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Passion impeccable

 

C'est un homme heureux. Il aime une femme qui l'aime, il écrit des livres qu'il aime écrire et ses lecteurs aiment les lire. Il aime les villes où il habite et celles où il ne fait que passer. Mais ce bonheur se fissure, s'écaille (si le bonheur n'est finalement qu'apparent, comme un vernis) sous les coups de la nostalgie d'un amour perdu il y a des années. C'est bien sûr très cinématographique, cet émiettement d'un état, et tout un chacun peut s'y retrouver, tant nos équilibres sont fragiles, à la merci d'un souvenir qui ressurgit, d'une fêlure anodine qui grandit et finit par tout remettre en cause.
Schlöndorff, avec cette histoire de passion, fabrique un objet impeccable, très propre, sans faiblesses. La femme aimée il y a longtemps n'apparaît que tardivement dans le récit, elle n'en est que plus désirée. Nina Hoss, qui l'incarne, y apporte sa beauté un peu mystérieuse, sa folle élégance. Stellan Skarsgard, en homme vacillant, est tout à fait convaincant, passant doucement d'une légèreté sereine à une espérance irraisonnée, de plus en plus pesante, se laissant envahir par la mélancolie.
Cependant, lorsque l'on quitte les deux personnages à la fin du film, il y a comme un étonnement de ne jamais avoir été submergé par les émotions. Tout est un peu lisse, sans colères, avec beaucoup de sourcils froncés et de têtes d'enterrement, quelques sourires aussi comme pour rattraper l'aspect sombre et parfois morbide. Mais cela n'emporte pas, le spectateur reste en lisière, observateur de ce qui aurait pu être mais qui ne l'a pas été.

 

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