Il était une bergère,
et ron et ron, petit patapon… Et puis un drôle de gars
vient à passer, un peu loup, mais doux. Un gars fauché,
vaguement écrivain de scénarios, qui fait un nombre
impressionnant d'allers et retours entre la Lozère et Brest,
ce qui ne manque pas de surprendre, au prix où sont les péages
et l'essence. Mais c'est du cinéma qui ne s'embarrasse pas
de coller à une quelconque plausibilité. On y croise
donc pêle-mêle, en plus de la bergère et du gars
bizarre, un vieil homme pas très loin de la fin de vie, qui
écoute du rock dur et mène aussi la vie dure à
un jeune homme qui n'est pas son fils, ni son petit fils (mais qui
est-il, d'ailleurs ?); un paysan renfrogné qui a peur du
loup et puis pas tant que ça, finalement; une machin-truc-thérapeute
jouée par Laure Calamy (ça c'est sympa) et qui semble
sortie d'un bout de film ringard des années 70 (on croirait
que les Charlots vont apparaître derrière la thérapeute
pour se moquer d'elle, et ça c'est assez pathétique)…
Le scénario part un peu dans tous les sens, sans que l'on
comprenne vraiment ce que cette histoire veut montrer, la désertification
de la campagne française ? une proposition de débat
sur la réintroduction…des loups ? un plaidoyer pour
une sexualité débridée même pour les
vieux ? Tout cela est filmé assez platement, avec des lenteurs
qui font cinéma d'avant garde mais qui n'ont aucune efficacité.
Deux scènes que l'on a peu l'habitude de voir sur un écran
tranchent sur la fadeur de l'ensemble, tous les commentateurs (critiques
ou autres) s'y sont attardés, elles sont plutôt pénibles
et on est en droit de se demander si elles ont été
placées dans le récit juste pour que l'on parle du
film, ou bien parce qu'elles apportent quelque chose ? (dans cette
dernière hypothèse, l'apport est bien loin d'être
évident)
Et à part ça, Guiraudie, le réalisateur, représenterait
l'avenir du cinéma français ? J'ose exprimer comme
un léger doute…