On connaît la question, vaut-il
mieux éprouver des remords, ou des regrets ? Même si
la problématique n’est pas exactement celle-ci, on y
pense régulièrement, tout au long de cette histoire
du retour d’une passion amoureuse qui paraît assez crédible,
jouée par Yvan Attal (architecte sans ambition, à la
vie devenue trop sage), un tout petit peu trop énervé
et égocentrique pour paraître attachant et par Valeria
Bruni-Tedeschi (Maya, pas vraiment abeille, plutôt instable
et n’allant pas au bout de ses envies), pas très affirmée
dans son rôle d’amoureuse et de ce fait plus séduisante
du côté de sa maladresse et de ses hésitations
que de celui de la passion. Si ces deux-là sont traités
avec finesse, sans clichés, il n’en est pas de même
pour tous les seconds rôles, plutôt bâclés,
pas spécialement bien écrits, joués lourdement,
comme c’est le cas pour le frère fauché de Mathieu,
ou pour le compagnon alcoolique de Maya.
Les images de cette relation qui se veut exaltée semblent un
peu sèches, manquant de lyrisme et d’envolées.
La musique de Philip Glass ou la voix de Nina Simone ne cadrent pas
avec cette légère fadeur et l’ensemble s’apparente
assez bien avec le titre, il reste des regrets de ne pas avoir transformé
cette histoire d’amour tronquée et décevante en
une déferlante de passion, quitte à basculer dans la
tragédie.
