C'est un sale type. Mais plein
d'humanité. Il revient dans la ville où il a vécu
avant de devenir célèbre dans l'industrie du porno,
il n'est pas le bienvenu et pourtant il parvient à s'y réinstaller.
Il trouve quelqu'un qui accepte de lui donner un travail (illégal).
Il se lie d'amitié avec quelqu'un qui a une voiture (il est
bien content d'avoir un chauffeur à disposition) mais fait
preuve d'une lâcheté absolue quand celui-ci se retrouve
dans la panade. Il renoue avec sa femme qui se méfie de lui,
à juste titre. Et puis il rencontre une jeune fille. Très
jeune. Jolie. On la croit fraiche et innocente, elle ne l'est pas
tout à fait, mais tout de même, elle se laisse embarquer
par lui dans quelque chose qui pourrait à terme ressembler
à l'enfer. Tout cela est filmé comme si c'était
un vieil adolescent un peu simple d'esprit qui faisait quelques
bêtises sans conséquences. Et certaines le sont, sans
conséquences. D'autres pas, et le réalisateur continue
à le montrer comme un type un peu agaçant, un peu
inconscient, doté d'un culot monstre, drôle et sans
scrupules. Presque sympathique. C'est tout à fait politiquement
incorrect. Et c'est sans doute pour cela que le film est intéressant.
Parce qu'il ne juge pas. Parce que tout cela se passe au Texas pendant
l'élection de Trump, en 2016, et que ça n'est pas
un hasard. C'est une Amérique des exclus, c'est le rêve
américain qui peut tourner au cauchemar, cela pourrait tourner
au feel good movie, un de plus, mais pas du tout, c'est acerbe et
joyeux. Simon Rex est hallucinant et même si le film est trop
long, répétitif, il garde le spectateur en alerte
jusqu'au bout.